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Ventre gonflé chez le cheval : que se cache-t-il vraiment derrière ?

Tout propriétaire de cheval y a déjà été confronté : un cheval au ventre anormalement gonflé. Bien souvent, cela est rapidement attribué à une simple accumulation de gaz ou à ce que l’on appelle couramment un "ventre d’herbe". Pourtant, la réalité est souvent bien plus nuancée. De nombreuses causes peuvent être à l’origine d’un abdomen visiblement distendu, et il est surprenant de constater à quel point ce sujet reste peu documenté en profondeur. Dans cet article, nous explorons les origines possibles de ce phénomène et vous donnons des conseils concrets pour améliorer la santé et le bien-être de votre cheval.


Ni gros, ni gestante, mais ballonné

Beaucoup de propriétaires de chevaux pensent, en voyant un ventre bien rond : « Mon cheval est gros ! » Mais tous les chevaux n’ont pas un gros ventre à cause d’un excès de graisse. Certains retiennent du liquide lymphatique, ce qui provoque des variations dans le volume du ventre. Un jour, votre cheval semble normal, et le lendemain, il paraît à nouveau gonflé. Cela n’a rien à voir avec un surpoids, mais plutôt avec un déséquilibre dans le drainage des fluides du corps.
Dans ce cas, surveiller le poids n’a pas beaucoup de sens, car ces chevaux perdront difficilement du volume. Ce qui peut en revanche vraiment aider :
  • Plus d’exercice
  • Drainage lymphatique manuel
  • Chercher la cause : pourquoi votre cheval retient-il des liquides ? Est-ce vraiment de la rétention ou y a-t-il une autre explication ? Problème hépatique ? Intestin surchargé ?
Un ventre gonflé, c’est un sujet complexe. Parfois, c’est effectivement aussi simple qu’une accumulation de gaz après avoir mangé de l’herbe. Mais cela peut aussi être plus compliqué, comme une rétention d’eau. Et d’après mon expérience, il existe encore bien d’autres causes possibles à un ventre gonflé chez le cheval.

Le “ventre de jument” : les problèmes intestinaux comme facteur sous-jacent

Le gros intestin et le cæcum d’un cheval fonctionnent comme une petite communauté vivante. Des milliards de bactéries y cohabitent dans un écosystème soigneusement équilibré, essentiel à la digestion des fibres, à la production d’énergie et au bon fonctionnement du système immunitaire. Ces micro-organismes ont tous un point commun : ils sont exigeants. Ils ne se développent correctement que dans un environnement avec un pH adapté, c’est-à-dire une acidité bien régulée.
 
Lorsque cet équilibre est perturbé, les ennuis commencent. Le pH devient trop acide ou trop basique, ce qui fait reculer les "bonnes" bactéries et laisse place aux microbes indésirables. Le résultat ? Un ventre gonflé, des gaz, du crottin liquide ou une diarrhée légère. Et oui, on peut souvent le deviner à l’odeur : un crottin qui sent fort l’acide indique souvent un pH trop bas. Vous sentez plutôt une odeur d’ammoniaque ? Il y a de grandes chances que votre cheval consomme trop de protéines.
 
Saviez-vous que vous pouvez mesurer vous-même le pH du crottin ? Il suffit de presser un peu de liquide d’une boule de crottin frais et de le tester avec une bandelette pH. La valeur idéale se situe entre 6,8 et 7,2. En dessous ? Les intestins sont trop acides. Au-dessus ? Le milieu est trop basique, souvent à cause d’un manque de fibres dans l’alimentation.

Mais qu’est-ce qui provoque cette acidification ?
  • Le foin préfané ou l’ensilage : ils contiennent naturellement des bactéries lactiques et affichent un pH bas.
  • Trop de sucres ou de fructanes : souvent présents dans l’herbe jeune ou le foin non analysé.
  • Un excès de céréales ou d’aliments concentrés : ils ne sont pas faits pour fermenter dans le gros intestin.
  • Des aliments riches en pectine : comme la pulpe de betterave, l’herbe feuillue, les fruits ou les carottes. En petite quantité, pas de souci. Mais en excès, surtout s’il n’y a pas assez de fibres à côté, cela devient problématique.
Je me permets aussi de partager mon avis personnel, car en tant que passionnés de chevaux, nous aimons tous offrir des pommes ou des carottes à nos compagnons – et je comprends parfaitement, ils en raffolent. Mais ce sont justement des aliments qui perturbent l’équilibre acido-basique. Leur teneur en sucre (surtout dans les pommes) peut modifier l’acidité de l’estomac. Il vaut donc mieux limiter la distribution de pommes, mais aussi de carottes, en particulier si votre cheval est sujet à la fourbure, aux ulcères ou aux ballonnements.
Un microbiote sain repose sur un bon équilibre.
 
Un apport suffisant en fibres, un taux de sucre modéré et un pH stable : voilà les bases pour un ventre moins gonflé, un cheval plus détendu et un système digestif en bon état de marche.
Cela peut paraître étonnant, mais voyez cela comme du jardinage : nourrissez les bonnes bactéries, évitez les mauvaises, et gardez le “sol” – autrement dit le pH – en bonne santé.

Allergies chez le cheval : quel lien avec le système digestif ?

Bien que les allergies soient moins souvent identifiées chez les chevaux que chez les humains ou les chiens, elles sont en réalité plus fréquentes qu’on ne le pense — et elles peuvent causer de réels dégâts, notamment au niveau du système digestif.
Une allergie ou une intolérance déclenche une réaction du système immunitaire face à une substance spécifique (souvent des protéines) présente dans l’alimentation ou dans l’environnement. Lorsqu’un cheval est exposé régulièrement à ces substances, cela peut provoquer des inflammations chroniques dans le tractus gastro-intestinal. Résultat : un déséquilibre de la flore intestinale (dysbiose), une mauvaise absorption des nutriments et des symptômes digestifs variés comme des gaz, un ventre ballonné, des flatulences, des crottins liquides ou, au contraire, de la constipation.

À quoi un cheval peut-il être allergique ou intolérant ?

Alimentation

• Gluten (blé, orge, épeautre)
→ Parfois présent dans les granulés ou les mueslis, le gluten peut irriter la muqueuse intestinale et favoriser le syndrome de l’intestin perméable ("leaky gut").

• Soja (et ses dérivés)
→ Très riche en protéines végétales mais souvent difficile à digérer, c’est l’un des allergènes les plus connus chez le cheval.

• Mélasse / sucres

→ Fermentent rapidement dans le gros intestin → perturbation du pH → dysbiose et formation de gaz.

• Maïs et autres céréales riches en amidon

→ Peu digestibles dans l’intestin grêle, elles fermentent dans le gros intestin → acidité et gaz.

• Additifs artificiels (colorants, arômes, conservateurs)

→ Peuvent stimuler indûment le système immunitaire.

Fourrages

• Foin préfané / ensilage
→ Leur fermentation peut produire de l’histamine, ce qui les rend problématiques pour les chevaux sensibles. La présence de moisissures joue aussi un rôle.

• Foin moisi / acariens / pollens
→ Inhalés ou ingérés, ils peuvent provoquer des réactions digestives chez les chevaux les plus fragiles.

Facteurs environnementaux

Pollens
→ Les allergies saisonnières peuvent affecter la santé intestinale via l’activation du système immunitaire.

• Piqûres d’insectes / salive de moucherons ou moustiques
→ Peuvent également stimuler l’immunité et fragiliser la barrière intestinale.
 

Symptômes d’une allergie alimentaire chez le cheval

  • Ventre gonflé, souvent accompagné de flatulences
  • Qualité des crottins variable
  • Démangeaisons, boutons, pellicules
  • Appétit capricieux ou sélectif
  • Fatigue, irritabilité
  • Perte de poids malgré une bonne alimentation
  • Problèmes musculaires inexpliqués ou raideurs

Que pouvez-vous faire ?

1. Régime d’élimination
Commencez par une base simple de fourrage (foin sans poussière), sans concentrés ni sous-produits. Ajoutez ensuite, petit à petit, de nouveaux éléments à la ration tout en observant attentivement la réaction de votre cheval.

2. Faites éventuellement réaliser des tests d’allergie
Des analyses sanguines ou un test de biorésonance (en approche alternative) peuvent aider à identifier les déclencheurs potentiels.

3. Soutenez la paroi intestinale et la flore
•Prébiotiques (comme l’inuline ou les fibres de psyllium)
•Probiotiques (par exemple, des levures vivantes)
•Plantes bénéfiques : camomille, fenouil, réglisse
•Acides gras oméga-3 pour apaiser les inflammations

4. Évitez les concentrés contenant des céréales, du soja ou de la mélasse
Privilégiez un complément sans céréales et sans mélasse, comme un balancer ou des bouchons de luzerne.

Rétention d’eau chez le cheval : bien plus qu’un simple embonpoint

On l’a vu, un ventre gonflé peut avoir de nombreuses causes. Et parfois, il faut chercher longtemps avant de trouver la pièce manquante du puzzle. Pour beaucoup de propriétaires, cette pièce oubliée, c’est la rétention d’eau, aussi appelée stagnation lymphatique.
Cela se produit quand le système lymphatique ne parvient plus à éliminer correctement l’excès de liquide dans le corps. Ce liquide peut alors s’accumuler dans différentes zones : le bas-ventre, les flancs ou sous le poitrail. Résultat : le cheval paraît plus "rond" sans forcément être gras. Voici quelques signes qui peuvent indiquer une rétention de liquide :
  • Ventre qui change de volume (parfois plus gonflé, parfois plus mince)
  • Gonflement mou sous le ventre ou au niveau du passage de sangle (souvent "spongieux")
  • Perte de poids difficile malgré un régime adapté

Causes possibles de la rétention de liquide :
  • Manque d’activité physique → la circulation lymphatique n’est pas assez stimulée
  • Blocages dans le dos ou le bassin (articulation sacro-iliaque) → perturbent le flux lymphatique
  • Inflammation chronique (par exemple au niveau intestinal) → attire et retient les liquides
  • Fonction hépatique affaiblie → le foie joue un rôle dans la régulation des fluides

Le saviez-vous ?
Le gaillet gratteron (ou “kleefkruid”) est un allié naturel contre la rétention d’eau chez les chevaux. Cette plante simple mais puissante stimule la circulation lymphatique, aide à l’élimination des toxines et contribue à une silhouette plus fine et plus saine — idéale pour les chevaux qui semblent soudainement “ronds”, sans pourtant être en surpoids !
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Un caecum perturbé chez le cheval

Un ventre gonflé chez le cheval est souvent attribué directement à des gaz ou à une alimentation excessive. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que le caecum, une véritable chambre de fermentation située à droite dans l’abdomen, peut jouer un rôle central.
Lorsqu’il fonctionne mal, cela peut se traduire visiblement : un “ventre de jument”, de l’inconfort, des crottins irréguliers…

Mais à quoi sert le caecum exactement ?

Chez le cheval, le caecum agit comme une énorme cuve de fermentation. C’est là que les fibres du foin ou de l’herbe sont décomposées grâce aux bactéries. Contrairement à l’humain, le cheval ne dépend pas d’enzymes pour cela, mais de micro-organismes qui transforment les fibres en acides gras volatils — une source essentielle d’énergie.

Quand le caecum fonctionne correctement :
  • L’équilibre bactérien est stable
  • Le pH reste neutre (autour de 6,8 à 7,2)
  • Le contenu se déplace grâce à des contractions musculaires régulières (péristaltisme)

Quand les choses se dérèglent
Le caecum est sensible : de petits déséquilibres dans la ration ou la gestion quotidienne peuvent avoir de grandes conséquences.

Voici quelques exemples courants :

• Trop de sucres, d’amidon ou de fructanes
→ Présents dans les concentrés ou l’herbe de printemps
→ Ces composants devraient être digérés dans l’intestin grêle, mais finissent dans le caecum → production excessive de gaz, acidification, déséquilibre bactérien

• Foin ensilé ou préfané emballé
→ Souvent plus riche en sucres et protéines, avec un pH plus bas
→ Cela dérègle le processus de fermentation et peut provoquer des troubles digestifs chez les chevaux sensibles

• Faible motilité intestinale due au stress ou au manque de mouvement
→ Si le transit est ralenti, des gaz et des résidus s’accumulent

• Vermifugation excessive ou usage de médicaments sans suivi
→ Cela tue les bonnes bactéries et laisse place à des micro-organismes indésirables

Comment reconnaître un caecum déséquilibré ?
Le caecum ne provoque pas de douleurs franches, donc les troubles apparaissent souvent de manière progressive. Voici les signaux à surveiller :
  • Un ventre anormalement gonflé du côté droit
  • Un cheval raide dans les virages à droite ou qui peine à engager le postérieur droit
  • Des crottins irréguliers : liquides, acides, ou changeants en texture
  • De l’agitation après les repas
  • Des bruits intestinaux inhabituels à droite : soit trop forts, soit absents
  • Une fatigue persistante ou un comportement apathique
  • Des blocages fréquents au niveau du bas du dos ou de l’articulation sacro-iliaque (liés à une tension des chaînes musculaires autour du caecum)

Que se passe-t-il au niveau microbiologique ?
Lorsque le pH baisse (c’est-à-dire que le caecum devient trop acide), les bonnes bactéries responsables de la dégradation des fibres meurent. Elles sont alors remplacées par des bactéries lactiques, qui agissent beaucoup plus vite, mais produisent en contrepartie de grandes quantités de gaz et d’acide. Ce déséquilibre est très néfaste : il favorise les fermentations, les crampes, les troubles digestifs, voire les coliques.
Un pH trop acide peut être causé par :
  • Une alimentation trop riche en céréales ou en granulés sucrés
  • De l’herbe contenant beaucoup de fructanes (souvent au printemps ou après une période sèche)
  • Du foin préfané ou ensilé
  • De la pulpe de betterave avec mélasse, ou trop de pectine (fruits, carottes, herbe juteuse)

Que pouvez-vous faire ?
Heureusement, il existe plusieurs moyens pour aider à rétablir l’équilibre dans le caecum :

1. Adaptez l’alimentation
  • Donnez au minimum 1,5 kg de matière sèche de fourrage par 100 kg de poids vif
  • Évitez le foin préfané pour les chevaux sensibles ; privilégiez un bon foin sec, de préférence non emballé
  • Limitez les sucres, l’amidon et les glucides rapides

2. Favorisez le mouvement
  • L’activité physique est essentielle pour un bon transit intestinal. Offrez à votre cheval un accès quotidien au mouvement libre ou un entraînement régulier
  • Des soins complémentaires comme le drainage lymphatique manuel ou l’ostéopathie peuvent aussi être bénéfiques

3. Soutenez la flore intestinale
  • Utilisez des prébiotiques (psyllium, luzerne) et probiotiques (levures vivantes, bactéries lactiques)
  • Des plantes comme la camomille, le fenouil, le carvi ou la menthe poivrée peuvent aider à calmer les gaz et à soutenir la digestion
  •  Attention : respectez les dosages et demandez conseil à un professionnel en phytothérapie équine

Conclusion : un ventre gonflé chez le cheval, ce n’est pas “juste des gaz” !

Un ventre ballonné chez le cheval n’est pas un simple symptôme. C’est souvent le signe qu’un déséquilibre plus profond est présent dans l’organisme. Bien sûr, l’accumulation de gaz ou une ingestion trop rapide peuvent jouer un rôle, mais il y a bien d’autres facteurs à prendre en compte : une flore intestinale déséquilibrée, un caecum surchargé, un pH intestinal inadapté, une rétention d’eau due à une stagnation lymphatique, voire des réactions allergiques liées à l’alimentation.

L’alimentation joue un rôle central dans ce processus. Du foin préfané, une herbe trop sucrée, un excès de protéines ou d’amidon peuvent perturber le pH intestinal, entraînant des fermentations, une production excessive de gaz et un stress digestif. Mais le stress, les blocages vertébraux (notamment au niveau du dos ou de l’articulation sacro-iliaque), une mauvaise circulation sanguine, et un manque de mouvement peuvent également entretenir ce déséquilibre. À cela s’ajoutent des allergies, une surcharge hépatique ou une mauvaise assimilation des nutriments, qui peuvent provoquer une rétention d’eau ou donner l’impression d’un cheval “gras” sans qu’il y ait véritablement de stockage de graisse.

La solution ? Adoptez une approche holistique.
Analysez votre fourrage, donnez un foin adapté et en quantité suffisante, soutenez la flore intestinale, stimulez le mouvement et vérifiez la présence de blocages physiques.
Rétablissez l’équilibre intestinal, apaisez le caecum, et vous verrez que l’apparence extérieure de votre cheval changera en fonction de son bien-être intérieur.
C’est un processus parfois long, fait d’ajustements, de tests, et d’observation. Mais un ventre gonflé n’est jamais un simple hasard : c’est une invitation à aller voir plus loin.

Vous avez des doutes ou votre cheval ne s’améliore pas ? N’hésitez jamais à consulter votre vétérinaire !