L’herbe semble être l’aliment naturel par excellence pour votre cheval. Mais saviez-vous qu’elle peut parfois se transformer en ennemi silencieux ? Beaucoup de propriétaires pensent bien faire en laissant leur cheval profiter librement du pré. Pourtant, sans les bonnes connaissances, cela peut avoir des conséquences bien plus graves qu’on ne l’imagine : fourbure, résistance à l’insuline, surpoids… Et le coupable dans tout ça ? Le fructane.

Saviez-vous que l’herbe n’est pas toujours aussi inoffensive qu’elle en a l’air ? Le fructane, une forme de sucre stockée dans l’herbe, peut voir sa concentration fluctuer énormément en fonction de la météo, de la saison et même du moment de la journée. Résultat ? Ce qui semble être une simple séance de broutage peut, sans que vous le réalisiez, mettre en péril la santé de votre cheval.
Avez-vous déjà pensé à cela ? Vous voulez savoir comment le protéger et éviter les risques ? Lisez la suite et découvrez comment faire les bons choix pour sa santé et son bien-être.
Le fructane : qu’est-ce que c’est et comment se forme-t-il ?
Le fructane est une forme de sucre que l’herbe stocke grâce à la photosynthèse. Lorsqu’elle capte la lumière du soleil, elle transforme le dioxyde de carbone et l’eau en sucres. Une partie est immédiatement utilisée pour sa croissance, mais l’excédent est mis en réserve sous forme de fructane.
Si cela semble anodin, c’est pourtant un facteur clé à surveiller pour la santé de votre cheval.
L’indice de fructane : pourquoi est-il si important ?
Le taux de fructane dans l’herbe varie en fonction de plusieurs facteurs :
- Température : Lorsque les températures nocturnes chutent sous les 5°C, le fructane s’accumule dans l’herbe.
- Ensoleillement : Plus il y a de soleil, plus l’herbe produit du fructane.
- Croissance de l’herbe : Si l’herbe pousse lentement (en raison du froid ou de la sécheresse), elle stocke du fructane au lieu de l’utiliser.
- Météo : Des journées ensoleillées suivies de nuits froides augmentent la concentration en fructane.
- Surpâturage : Une herbe très courte contient souvent bien plus de fructane que les brins plus longs.
Vous vous demandez si l’herbe est sûre pour votre cheval aujourd’hui ? Faites défiler la page et consultez l’indice de fructane de Hoefnatuurlijk en bas du blog. Cet outil pratique vous aide à évaluer si la teneur en fructane est faible, modérée, élevée ou très élevée – et ainsi prendre les bonnes décisions pour le bien-être de votre cheval.
Quand le taux de fructane devient-il trop élevé ?
Laisser votre cheval brouter sans tenir compte du taux de fructane peut être risqué. Certains moments sont particulièrement propices à une accumulation excessive de fructane dans l’herbe :
- Tôt le matin après une nuit froide : Pendant la nuit, le fructane s’accumule sans être consommé par la plante.
- Journées ensoleillées et sèches : L’herbe continue de stocker du fructane sans pouvoir l’utiliser pour sa croissance.
- Au printemps et en automne : L’herbe pousse activement tandis que les températures varient fortement, favorisant l’accumulation de fructane.
- Après une période de gel : L’herbe stressée par le froid devient particulièrement riche en fructane.
- Brins d’herbe courts : Par temps froid, la croissance de l’herbe est ralentie, voire stoppée, empêchant le fructane d’être consommé par la plante. En début de matinée, ces brins courts en sont saturés, ce qui entraîne une augmentation rapide du taux de sucre dans le sang du cheval lorsqu’il les ingère.
Votre cheval est-il sensible au fructane ?
Tous les chevaux ne réagissent pas immédiatement au fructane, mais certains sont particulièrement à risque. Soyez attentif si votre cheval :
- A tendance à être en surpoids : L’excès de graisse perturbe la régulation de l’insuline.
- Développe une crête d’encolure dure et marquée : Un signe possible de résistance à l’insuline.
- A déjà souffert de fourbure : Le fructane peut être un déclencheur de cette affection douloureuse et dangereuse.
- Stocke rapidement les sucres sous forme de graisse : Certains chevaux transforment les sucres en réserves corporelles à une vitesse impressionnante.
Ne vous fiez pas uniquement aux apparences : "Mon cheval a l’air en bonne santé, donc tout va bien."
Les effets du fructane ne se manifestent pas toujours immédiatement. Ils peuvent s’accumuler silencieusement jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Êtes-vous prêt à prendre ce risque ?
Trop de sucre : quels dangers pour votre cheval ?
Un excès de fructane et d’autres sucres peut avoir des conséquences graves sur sa santé :
- Résistance à l’insuline : L’organisme réagit de moins en moins bien à l’insuline, ce qui entraîne une prise de poids et un risque accru de fourbure.
- Fourbure : Une affection extrêmement douloureuse, parfois même fatale, qui endommage la connexion entre la paroi du sabot et l'os du pied.
- Troubles digestifs : Une flore intestinale déséquilibrée favorise les mauvaises bactéries, augmentant les risques de coliques et de diarrhées.
- Sauts d’énergie incontrôlables : Trop de sucre peut rendre votre cheval apathique ou, au contraire, nerveux et difficile à gérer.
Prévenir vaut mieux que guérir ! Adaptez son alimentation et son mode de vie pour éviter ces risques et lui assurer une santé optimale. Un cheval bien géré, c’est un cheval heureux !
Surpoids et fructane : un duo à haut risque
Un cheval en surpoids est encore plus vulnérable aux effets du fructane. Le tissu adipeux libère des substances favorisant l’inflammation et réduisant la sensibilité à l’insuline. Cela signifie que les chevaux en surpoids ont non seulement un risque accru de fourbure, mais qu’ils auront aussi plus de mal à s’en remettre. Une alimentation inadaptée peut avoir de lourdes conséquences sur leur santé. Il est donc essentiel d’agir avant qu’il ne soit trop tard.
Comment aider son cheval à perdre du poids en toute sécurité ?
Comprendre le danger est une chose, mais comment intervenir efficacement lorsqu’un cheval est trop lourd ? Voici quelques conseils essentiels :
- Limiter l’accès à l’herbe : L’utilisation d’un panier de pâturage et la mise au pré sur des terrains pauvres en herbe permettent de mieux contrôler son apport alimentaire.
- Choisir le bon moment pour le pâturage : L’herbe contient moins de fructane tard le soir et en début de nuit. C’est donc le moment idéal pour le laisser brouter en toute sécurité.
- Encourager l’exercice : Un cheval doit bouger chaque jour, même si ce n’est qu’une marche en main ou une séance de longe. L’activité physique est un élément clé de la perte de poids.
- Adapter son alimentation : Il est important d’éliminer les céréales et les aliments riches en sucre et de privilégier un foin à faible teneur en sucres.
- Suivre ses progrès : Peser ou mesurer régulièrement son cheval permet de vérifier si la perte de poids est effective et d’ajuster son programme si nécessaire.
Plantes et compléments naturels pour les chevaux sensibles
Certains ingrédients naturels peuvent être de précieux alliés pour soutenir le métabolisme des sucres et prévenir la fourbure.
Plantes bénéfiques pour l’équilibre glycémique
- Chardon-Marie : Aide à la détoxification du foie et favorise l’élimination des toxines. Il est notamment présent dans des compléments comme VITALstyle SuikerBalans et Phytonics Gluco Balance.
- Cannelle : Peut contribuer à réguler la glycémie, mais doit être administrée avec prudence. Il est recommandé de demander l’avis d’un vétérinaire ou d’un nutritionniste équin avant d’en donner à son cheval.
- Ortie : Possède des propriétés dépuratives et soutient le bon fonctionnement des reins.
- Pissenlit : Stimule la digestion et participe à l’élimination des toxines.
Compléments favorisant la régulation du sucre
- Magnésium : Contribue à améliorer la sensibilité à l’insuline et soutient la fonction musculaire.
- Chrome : Peut aider à mieux tolérer les apports en sucres.
- Oméga-3 : Joue un rôle dans la réduction de l’inflammation et le maintien d’un bon équilibre métabolique.
Réintroduire l’herbe en toute sécurité : un programme de transition
Habituer son cheval à l’herbe demande du temps et une approche progressive pour éviter les troubles digestifs et métaboliques. Voici un programme recommandé pour une transition en douceur :
Semaine 1 : 10 à 15 minutes de pâturage par jour
Semaine 2 : 20 à 30 minutes de pâturage par jour
Semaine 3 : 45 minutes de pâturage par jour
Semaine 4 : 1 à 1h30 de pâturage par jour
Semaine 5 : Augmentation progressive jusqu’à un maximum de 3 heures, en fonction de la sensibilité du cheval
Chaque cheval est différent : certains tolèrent bien l’herbe, tandis que d’autres ne devraient jamais en consommer en libre accès. Il est essentiel d’observer attentivement son comportement et sa condition physique tout au long du processus.
Comprendre l’indice de fructane du jour
Il est possible d’obtenir une estimation de l’indice de fructane dans votre région grâce aux données actualisées de Hoefnatuurlijk. Cet indice indique si la concentration de fructane dans l’herbe est faible, modérée, élevée ou très élevée, en fonction de la température et de l’ensoleillement.
Cependant, ces données ne tiennent pas compte de nombreux facteurs déterminants : le type d’herbe, la fertilisation, l’exposition au soleil ou encore la gestion du pâturage. L’indice de fructane ne peut donc pas être considéré comme une information totalement fiable, mais il donne une tendance générale utile pour adapter la gestion de l’alimentation du cheval.
Il reste primordial de s’appuyer sur son propre bon sens et son observation quotidienne. En combinant ces informations avec des choix réfléchis, on peut réduire les risques tout en assurant une alimentation adaptée aux besoins du cheval.
Être un propriétaire responsable, pas un distributeur de sucre
Beaucoup de propriétaires sous-estiment encore l’impact du fructane et du surpoids sur la santé des chevaux. Il est pourtant essentiel d’adopter une approche plus consciente et d’ajuster l’alimentation et le mode de vie de son cheval en conséquence.
Avant de le laisser pâturer librement, il est important de se poser les bonnes questions :
Son poids est-il sous contrôle ?
A-t-il déjà montré des signes de résistance à l’insuline ou de fourbure ?
Reçoit-il suffisamment d’exercice ?
À quel moment et combien de temps passe-t-il au pâturage ?
Même pour un cheval qui tolère bien les sucres, le mouvement reste l’un des éléments clés d’un bon équilibre de santé. Une gestion raisonnée du pâturage, une alimentation adaptée et une activité régulière sont les meilleures garanties pour préserver son bien-être à long terme.
