Beaucoup de propriétaires de chevaux se plaignent de juments irritables pendant leurs chaleurs. Alors que vous pourriez ne pas voir de différence chez une jument, une autre deviendra imprévisible, difficile à travailler ou déconcentrée. Un autre problème observé par les propriétaires est l’apparition de signaux de douleurs lorsque les juments sont touchées, pansées ou quand on leur manipule le ventre. J’écoutais toujours patiemment ces plaintes, mais ne possédant que des hongres, je n’avais jamais vécu ce genre de situations. C’était sans compter sur l’arrivée de mon nouveau cheval : une jument. Comme une vraie Cruella tout droit sortie des enfers, elle chassait notre petit Appaloosa taché, ce petit dalmatien dont elle voulait faire un manteau de fourrure. Heureusement qu' il était beaucoup plus jeune et rapide qu'elle et qu'il a appris à gérer et faire face à ces ‘’hystéries’’. Bien-sûr, il est possible d’aider votre jument et de la rendre moins sujette aux sautes d’humeur pendant ces cycles.
Le cycle œstral de la jument
Pour la plupart des juments, les chaleurs commencent à la fin de l’hiver ou au début du printemps. Chaque cycle œstral dure environ 21 jours mais les fortes températures durant l’été peuvent le raccourcir jusqu’à 18 jours. Un cycle se compose d’une phase de repos de 16 jours (phase de dioestrus) pendant laquelle la jument refuse le mâle et de la phase d’œstrus durant laquelle elle accepte l’étalon, au cours des derniers 5 à 6 jours. On appelle cette période ‘’les chaleurs’’.
Lorsque les ovaires deviennent actifs, ils développent de 1 à 2 follicules. Le processus aboutira à l’ovulation. De 7 à 12 jours après avoir donné naissance, le cycle de la jument recommence. D'ailleurs, pendant les chaleurs de leurs mères, beaucoup de poulains ont une diarrhée causée par le lait, donc prêtez-y attention !
Certaines juments ne montreront aucun signe de chaleur, comme par exemple les juments souffrant de DPIP (disfonctionnement du lobe intermédiaire de l’hypophyse ou syndrome de Cushing équin) et les juments âgées. Dans ces cas, des kystes peuvent se développer sur les ovaires et des inflammations et infections risquent de causer des gênes et des douleurs. Si votre jument reste sensible au moment de sangler ou au toucher, il est recommandé de consulter un vétérinaire, avec ou sans scanner, pour vérifier qu’il n’y ait pas de problèmes sérieux.
Les hongres
Les hongres risquent également de causer des problèmes en réagissant extrêmement violemment aux juments, particulièrement pendant les chaleurs. Il arrive qu’ils se comportent comme des étalons et essayent de saillir les juments. Cela peut sembler anodin mais ce n’est pas sans risque.
La gestation
La période de gestation chez les juments est d'environ 11 mois. Il est conseillé de faire une échographie 14 à 18 jours après la saillie ou l'insémination. Cette échographie est cruciale pour détecter si votre jument a conçu des jumeaux car, plus tard, il peut être impossible de détecter une gestation gémellaire et donc de réagir à temps. Une deuxième échographie est idéale à 35 jours car c'est une période particulièrement délicate de la gestation.
Enfin, en ce qui concerne la naissance elle-même : un certain nombre de propriétaires de chevaux déplacent leur jument pour le poulinage. Il faut savoir que chaque écurie possède son propre cocktail de virus et de bactéries, auxquels la jument est habituée et contre lesquels elle se défend naturellement. Il n'est pas recommandé, pour le système immunitaire de la future mère, de la déplacer vers un environnement totalement différent juste avant qu'elle ne pouline. De plus, le transport peut toujours provoquer un stress, qui affaiblirait les défenses immunitaires. Il en va de même pour les groupes trop importants de visiteurs curieux qui peuvent créer des anxiétés supplémentaires si la jument n'y est pas habituée. Le plus important est d'assurer le repos de la mère et du poulain !
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